La barque de sauvetage : ramer est bon pour la santé !

Ramer se trouve être une activité typique de la vallée du Rhône. Initialement, ramer
dans ces barques de sauvetage était utile pour venir secourir les habitants lors des
crues du Rhône ou de la Saône, pour transporter des marchandises, pêcher ou encore
se déplacer.
Mais concomitamment à ça, dès les années 1930, l’esprit de compétition régnait déjà
chez ces mariniers, qui participaient à quelques courses dans les alentours de Lyon.

Aujourd’hui les courses de barques de sauvetage au sein de la LRAA sont sous
différentes formes : course seul(e), à deux, à quatre, mixte, avec l’utilisation ou non de la
« harpie », et accessibles dès l’âge de 8 ans. Dans le Midi, il existe également la rame
traditionnelle, où des équipages de 6 rameurs se défient. Dans la périphérie lyonnaise,
les pompiers ayant pris le relai sur la partie « sauvetage », les rameurs actuels ont une
activité exclusivement sportive. (1 ; 2)

Aucune étude ne s’intéresse précisément à la course de barque de sauvetage et de ses
impacts sur la santé. Cependant, il est possible de faire la comparaison avec un autre
sport, plus développé, qui utilise l’action de ramer comme mouvement à effectuer pour
se déplacer : l’aviron. Nous nous servirons également d’études utilisant le rameur
« ergomètre » comme objet d’étude.

Malgré quelques différences sur la forme de la barque, son poids, l’assise : le principe
reste sensiblement le même. Le but de cet article sera donc de partir du postulat, que
ce qui est valable à l’aviron ou à l’ergomètre, l’est également pour la barque de
sauvetage, par l’action de ramer. Ce cheminement n’est pas rigoureux d’un point de vue
purement scientifique, mais se présente comme une ébauche d’une mise en lumière de
ce que peut être l’influence de ramer en barque de sauvetage pour la santé.

Pour commencer, que ce soit à l’aviron et en barque de sauvetage, ces activités se
pratiquent en extérieur. Ramer en barque de sauvetage se pratique la plupart du temps
sur le Rhône, au plus proche de la nature. Et nombreux sont les bienfaits prouvés de ces
pratiques en extérieur : joie, réduction du score sur les questionnaires de la dépression
et du stress, réduction des douleurs, réduction des risques cardio-vasculaires… (3)

Pour continuer, il semblerait que ramer, même à haute intensité en compétition, ne soit
pas vecteur de blessures particulières. Les cas d’hernies discales et de maux de dos
sont étudiés mais concernent principalement les sportifs de très hauts niveaux. Ramer
est une activité complète, demandant une activation des jambes, des bras et du tronc et
sans risques graves pour la santé. (4)
Elle demande également une certaine coordination pour pouvoir se propulser au mieux.
Cette coordination s’effectue entre tous les membres du corps, mais également avec
les autres rameurs lors de courses à plusieurs ! Il faut alors trouver un rythme, un tempo
avec les partenaires pour ramer avec fluidité. Travailler cet aspect est grandement utile
et préviendrai même les risques de chutes chez les personnes âgées. Il est donc
possible que les rameurs, grâce à cette coordination acquise, voient leurs risques de
chuter une fois plus âgés, diminués ? (5 ; 6)

Allons plus loin. Selon certaines études, dont cet extrait tiré du journal médical de l’université d’Harvard, pratiquer une activité mettant à contribution le système cardio-vasculaire apporterait des bénéfices cérébraux. En somme, pratiquer une activité physique aérobie qui met en route la pompe cardiaque (comme ramer), augmente la circulation sanguine dans tout le corps, permet au cerveau d’avoir du sang également, et pourrait donc même potentiellement réduire les risques d’apparition de certaines maladies cérébrales.

L’activité physique aérobie ferait également produire une molécule capable de réparer les cellules endommagées du cerveau, et favoriserait peut-être aussi la production de nouvelles cellules saines. (7)

Pour finir, le fait de ramer à l’aviron est même utilisé à des fins médicales. La fédération
française d’aviron (FFA), s’implique grandement dans la santé. Avec son programme
« Aviron santé », elle permet à des personnes de ramer avec un encadrement solide par
des personnes compétentes, sans but sportif mais « juste » de santé. Si on complétait la
liste des bienfaits déjà cités au-dessus, on pourrait rajouter : diminution de la
progression de pathologies comme le diabète de type 2, réduction du surpoids, de
l’arthrose, réduction de l’isolement social. Le fait de ramer à l’aviron est même une
activité qui peut être prescrite par un médecin dans un programme d’activité physique
adaptée (APA). (8 ; 9)

Les kinésithérapeutes utilisent beaucoup l’ergomètre pour les patients multi-
pathologiques pour ces mêmes bienfaits. (4)

Même après certains cancers comme le cancer du sein, ramer est une activité proposée
et aux bénéfices documentés. Le programme « Avirose » en est le parfait exemple :
kinésithérapeute et patientes malades ou non, rament ensemble en aviron indoor sous forme de petites courses ou de grands défis compétitifs ! Le but est de rassembler, et de
prouver que ramer a des bienfaits avant la maladie, pendant et après. (10 ; 11)

En attendant des études plus spécifiques, il semble raisonnable de penser que ramer en
barque de sauvetage, en plus d’être une tradition locale, soit un excellent moyen de
prendre soin de sa santé.

Article de Corentin Gouryostéopathe D.O et référent pôle santé au sein de la LRAA Joute et Sauvetage Nautique.

Sources :

(1) Informations orales données par le PECHS (pôle d’échange culturelle historique
et sportif de la LRAA), issue de journaux des années 1930
(2) https://www.lraa-joute-barque.fr/sauvetage-nautique/barque-de-sauvetage/
(3) https://www.frontiersin.org/journals/psychology/articles/10.3389/fpsyg.2015.01
093/full
(4) https://bibnum.univ-lyon1.fr/nuxeo/nxfile/default/42c8765a-6e41-4818-b848-
acef5bddab9b/file:content/Mk_2022LYO1K701.pdf
(5) https://shs.cairn.info/article/JHSI_005_0097?tab=texte-integral
(6) https://www.vidal.fr/sante/sport/corps-sport/coordination-motrice.html

(7) https://www.health.harvard.edu/exercise-and-fitness/working-out-your-
brain#:~:text=Cardio%20exercise%20strengthens%20the%20heart,blood%20flo

w%20to%20the%20brain

(8) https://www.vidal.fr/sante/sport/prevention-accidents-sport/aviron-canoe-
kayak/aviron-sur-ordonnance.html

(9) https://www.ffaviron.fr/medias/downloads/ffaviron-aviron-sante-plaquette-
2025-20250210102853.pdf

(10) https://link.springer.com/article/10.1007/s00520-020-05757-
7?fromPaywallRec=false

(11) https://www.ordremk.fr/actualites/kines/pratiquer-laviron-apres-un-
cancer-les-kinesitherapeutes-sengagent-pour-le-challenge-avirose/

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